L'effondrement ineluctable du progressisme mène à l'avènement des GAFAM
Est-ce que la France a un problème avec la liberté d’expression?
La liberté d’expression existe toujours mais les lieux où vous pouvez l’exercer sont de plus en plus rares et étroits lorsque vous êtes conservateur, patriote ou catholique. Et quand vous êtes les trois à la fois c’est quasi impossible. Sur les chaines de TV de grande audience ou les principaux titres de la presse, si vous n’êtes pas une voix progressiste vous ne serez pas publié ni invité sauf pour vous faire dénigrer ou humilier. Certains programmes de chaînes d’information invitent encore des voix dissidentes, il existe aussi certains sites internet ou la liberté d’expression est réelle, mais ils sont immédiatement classés à l’extrême droite. Le nouveau mot à la mode pour discréditer la pensée dissidente qui s’oppose au pouvoir est « complotisme », ce qui est très humiliant. Vous pouvez quasiment dire ce que vous voulez mais vous ne serez audibles que si c’est politiquement correct ; dans la négative vous serez mis au ban de la société, exclu du débat public. Au nom de la liberté, de la tolérance, de la « lutte contre la haine », toute dissidence est étouffée. Essayez de tenir un discours de vérité sur l’Islam ou l’immigration et vous serez alors immédiatement convoqué devant les juges. Vous n’imaginez pas comme l’autocensure est forte en France du fait de la pression sociale, mais aussi des menaces judiciaires et physiques de ce qu’on appelle les « islamo-gauchistes » qui rassemblent les Antifa, les islamistes et l’extrême gauche.
Pour autant peut-on parler de totalitarisme progressiste en France?
Il est vrai que les progressistes sont à la tête de toutes les institutions, administrations, médias et grandes entreprises, et monopolisent ainsi tous les postes à responsabilité dans les médias mainstream, la justice, les organes de contrôle, les écoles, les universités, les partis politiques et les syndicats. Aussi, si vous ne récitez pas le crédo progressiste vous vous auto-excluez de tous les postes à responsabilité, quelles ques soient vos qualités, expériences et compétences.
En revanche, les « non-progressistes » ne sont pas encore condamnés à la prison : ils peuvent publier, et disposent d’espaces, certes restreints, où ils peuvent s’exprimer. Donc si c’est un totalitarisme, c’est un totalitarisme « doux ». Pour moi la France est devenue une « technocrature » progressiste. Un régime où les technocrates ont pris le pouvoir et font régner à tous les niveaux de la société la tyrannie de l’utopie progressiste. L’utopie d’un monde sans frontières où la parité homme-femme est exigée partout sauf dans la famille. Dans ce monde tous les problèmes sociétaux trouvent leurs sources dans le racisme et le sexisme. C’est pour cela que toutes les organisations doivent participer à l’endoctrinement, l’ingénierie sociale et la rééducation des individus par tous les moyens, car il en va de l’instauration du paradis sur Terre. Toute personne trouvant ce projet démentiel est considérée comme un ennemi de l’humanité tout entière et doit être traitée comme tel.
Les protestations des catholiques français contre l'interdiction de la messe donnent-elles un espoir pour l'avenir?
Toute insurrection pacifique contre le système actuel est bonne, surtout venant des catholiques français qui jusqu’à présent avaient en grande partie soutenu Macron. Cela peut paraître incroyable quand on connaît les lois du parti de Macron sur la PMA, GPA ou l’assassinat de bébés de 9 mois dans le ventre de leur mère pour raison « psychosociale ». En France les catholiques font plutôt partie des classes aisées et Macron a été très bon pour le portefeuille des classes aisées. De plus en France, beaucoup sont sur la ligne du pape François qui voit l’Église comme une grande ONG humanitaire qui est là non pour évangéliser mais pour participer à l’établissement d’un paradis sur Terre. Vision assez proche de celle des progressistes et de Macron.
En France comme en Pologne il existe deux Églises : celle du pape François plus active au niveau politique qu’au niveau évangélique, et une autre, que l’on qualifierait de conservatrice, qui jusqu’à présent, par fidélité, demeurait silencieuse.
Ce qui est intéressant c’est que c’est cette « 2e Église » qui se réveille, de l’évêque au simple fidèle. Je pense que nous sommes de plus en plus nombreux à pressentir que nous arrivons à un moment charnière de l’histoire de l’Occident. Où, quelle que soit la voie choisie par tout un chacun, l’issue sera tragique. Aussi en ces heures troubles et incertaines, nombre de catholiques se concentrent sur l’essentiel. Il faut donc y voir, à mon avis, un espoir de préservation du catholicisme français au-delà de la longue tempête qui arrive.
Est-ce qu’il reste quelque chose du mouvement des Gilets Jaunes?
Oui ce mouvement a été fondamental au sens le plus littéral et le plus pur du terme. Il a démasqué le pouvoir progressiste, ses mensonges, sa violence, son impunité, son arrogance, son incompétence, son amoralité, sa vénalité, ses médias complices, son népotisme et l’esprit mafieux qui l’anime.
Est-ce que le conservatisme polonais pourrait inspirer les conservateurs français?
Les Français sont à l’origine aussi très conservateurs, et regardez comment la société polonaise change sous nos yeux, de jours en jour. La machine progressiste est un bulldozer que pour l’instant rien ni personne n’a arrêté. Mais c’est normal. Les progressistes se sont unis partout dans le monde pour faire prévaloir leurs valeurs démentes et gagner la bataille des idées. Bien que majoritaires dans chaque pays, les conservateurs eux se regardent par le prisme des médias et intellectuels progressistes qui les caricaturent ou les diabolisent. De ce fait, ils se trouvent trop bien pour s’allier entre eux à l’intérieur de leur pays, et recherchent encore moins cette alliance avec leurs homologues étrangers. Aussi les intellectuels et influenceurs conservateurs ont été balayés par les hordes de progressistes qui se sont cooptés dans les institutions internationales, puis les universités, puis les médias, puis les partis politiques, puis les entreprises.
Le meilleur exemple est la Pologne actuelle. Alors que les progressistes étrangers s’impliquent à tous les niveaux de la société polonaise de façon visible, les conservateurs polonais refusent de faire de même dans les pays progressistes. Ils croient qu’il vaut mieux se cacher, se faire oublier, ne pas attirer l’attention de l’ogre progressiste occidental. Cette stratégie est un échec total. Il est temps d’en prendre conscience. Les progressistes n’ont que la place que l’on leur laisse. Et les conservateurs polonais, comme ceux des autres pays, leur ont laissé toute la place, en refusant le combat, en refusant de s’entraider. La Pologne a refusé de devenir le leader européen du conservatisme, elle peut encore l’être mais il faut qu’elle change de paradigme : qu’elle comprenne que la guerre de l’information contre la Pologne fait partie d’une guerre mondiale, plus globale, contre la Vérité (avec V majuscule). Que la meilleure et unique arme contre les progressistes c’est la Vérité. Qu’il est impossible que la Pologne gagne seule mais qu’il est de plus en plus probable qu’elle perde seule. Que nous sommes face à une mafia progressiste manipulant les populations via une pseudo religion en laquelle de plus en plus d’occidentaux croient et sont prêts à toutes les violences pour l’imposer. Qu’il ne faut plus reculer d’un pouce. Que la vraie Pologne réfute chaque fake news partout et par tous les moyens. Qu’elle montre que la Vérité est de son côté. Qu’elle arrête de croire qu’elle peut négocier avec les gouvernements progressistes. Qu’elle fasse plutôt pression sur eux en s’adressant à leurs populations via les conservateurs dans chaque pays.
A l’heure actuelle la Pologne est présentée comme un pays antisémite, homophobe xénophobe, national-catholique et autoritaire. Il lui reste encore une fenêtre de liberté d’expression pour dénoncer ces mensonges, c’est l’internet en général et les réseaux sociaux en particulier. Ils ne nécessitent pas de grands moyens et les jeunes générations les privilégient en masse par rapport à la TV et la presse papier. Cela ne durera pas longtemps, il est donc vital d’investir cet espace par tous les moyens. Ne pas rentrer dans les pièges que vous tendent les progressistes sur l’État de droit. Nul besoin de se justifier, 98% des populations ne s’intéressent pas à ce sujet. Il vaut mieux communiquer, comme Orban, sur le fait que vous êtes attaqués car vous êtes le dernier rempart de l’Europe contre l’immigration massive voulue par les élites bruxelloises, l’institutionnalisation des théories du genre et la chosification des enfants. Il faut faire prendre conscience aux Européens que si vous tombez ce sera leur mode de vie qui disparaîtra. Persuader les chrétiens que vous êtes le dernier pays européen dépositaire des valeurs chrétiennes. Et montrer que ces valeurs ne sont pas désuètes, que concrètement elles font de la Pologne un pays où il fait bon vivre. Un pays où il y a le moins de viols, le plus sûr, avec une économie florissante. Le pays où l’esprit civique existe encore.
L'attaque actuelle des élites bruxelloises et allemandes contre la Pologne et la Hongrie est-elle fondée sur la crainte de leur conservatisme?
La peur je ne sais pas, la haine sûrement. Vous êtes à la fois la somme de tout ce que détestent les progressistes ; vous résistez à l’avènement d’un Empire européen et êtes la principale menace qui pèse sur son leader : l’Allemagne. Cela fait beaucoup.
D’abord pour ce qui est du progressisme vous allez à l’encontre de tous les crédos de cette pseudo religion : un monde sans frontières, qui a décidé de rompre avec ses racines chrétiennes et de nier que la cellule primordiale, fondamentale, de toute société est la famille basée sur un homme et une femme qui décident d’avoir des enfants. Vous comprendrez facilement que dans cette Europe qui veut, au final, se suicider, la Pologne fait tache. Le débat y est virulent, contradictoire et pluraliste. Le politiquement correct n’y fait pas sa loi. La haute technocratie a été rappelée à son devoir : servir et non se servir. En réalité, tout ce qui a fait la grandeur et la richesse de l’Europe devient l’objet d’une déconstruction systématique par les progressistes. La liberté d’expression est censurée par le politiquement correct, la démocratie est soumise aux désidératas des technocrates des hautes juridictions, la nation est ravalée au rang de concept fasciste, la chrétienté est considérée une vieillerie insalubre. Et le but n’est quasiment pas caché, le président Macron, leader des progressistes dans le monde, le répète sans cesse : il faut une refondation de l’Europe. Cette nouvelle Europe est en guerre contre les états-nations car elle veut constituer un Empire européen multi-ethnique précurseur d’un Empire mondial universel. Tout état-nation européen qui se revendique comme tel est un danger. Surtout une nation qui refuse le caractère multi-ethnique de l’Empire. Comble de l’horreur pour les fonctionnaires impériaux, vous défendez vos racines chrétiennes que l’Europe de l’Ouest a rejetées pour pouvoir intégrer un maximum d’immigrés musulmans avec le minimum de heurts. Il est nécessaire que les Européens abandonnent leurs particularités culturelles et religieuses afin de pouvoir accueillir un maximum de migrants et éviter de les choquer avec nos mœurs et religions. Il s’agit de créer un nouvel Européen sans racine croyant au progressisme, citoyen idéal de l’Empire.
Enfin vous menacez l’Empereur : l’Allemagne. Cette Allemagne dont la puissance repose sur son mercantilisme forcené. Pour mémoire, le but d’une politique mercantiliste est de dégager un excédent de balance commerciale le plus élevé possible afin d’enrichir son pays. Avant le Covid, l'Allemagne accaparait plus de 20% des excédents commerciaux mondiaux (plus que la Chine avec 14%) alors qu'elle représente 1,1% de la population mondiale. Pour ce faire, elle est devenue LE donneur d'ordre industriel de l'Europe, via une vassalisation de cette dernière. Elle importe massivement des biens intermédiaires de qualité, mais à bas coût, les assemble chez elle, via des opérations à forte valeur ajoutée et les revend sur le segment haut de gamme. Les marchés européens sont ainsi moins pour elle des débouchés que des fournisseurs bon marché. Or cette politique condamne les autres pays européens, s'ils veulent rester dans le jeu, à compresser leurs marges, modérer les salaires et flexibiliser leur marché du travail. Il est donc absolument nécessaire pour l'Allemagne de convaincre constamment ses partenaires, au sein de l'UE, que sa politique est dans leur intérêt. Cette politique, par l’injustice qu’elle génère inévitablement, n’est ni tenable ni durable. Hélas, l’Allemagne ne prévoit pas de se réformer pour diminuer ce déséquilibre macroéconomique majeur. Elle préfère mettre tous les moyens en œuvre pour capter, le plus longtemps possible, le maximum de liquidités via une balance commerciale sur-excédentaire. Cette fuite en avant pervertit le projet européen, car elle oblige la démocratie allemande à contrôler l'administration européenne. Désormais, tous les commissaires savent qu’ils ne peuvent être désignés ou reconduits contre la volonté de l’Allemagne, et les principaux postes clés de l’Union européenne sont détenus, ou en passe de l’être, par des Allemands. La Hongrie et la Pologne sont deux éléments clés de la production allemande. Il est donc essentiel pour l’Allemagne de les contrôler. Surtout leurs coûts salariaux qui augmentent dangereusement et mettent en péril le modèle mercantiliste allemand. Grâce à la campagne de dénigrement et l’action de la Commission européenne, il est désormais communément admis par tous qu’il faut réduire drastiquement les fonds européens pour ces pays, ce qui aura pour conséquence de réduire leur croissance et donc leurs coûts salariaux. Cela permettra à l’Allemagne de maintenir son modèle mercantiliste et donc maintenir son hégémonie en Europe.
Pour être franc, vu les forces en présence, votre cas est désespéré. Et les chances des conservateurs occidentaux, qui sont en fait tout simplement ce qu’on appelait auparavant les démocrates, de remporter la partie sont quasi nulles. La seule chance de renverser la situation en moins d’une génération serait que Trump arrive à créer un courant qui lui survive, le « trumpisme ». Que les vrais démocrates partout en Europe se réveillent et créent des « foyers d’insurrection » débordant l’ « Empire » et que tous suivent le même plan de bataille de réinformation, de combat pour la Vérité et se coordonnent aussi bien qu’une armée. Et il faut le faire en moins d’une génération. Après, il sera trop tard : les progressistes auront tellement détruit les États que le pouvoir réel se trouvera entre les mains de grandes entreprises possédant les moyens de contrôle des populations.
Pensez-vous qu'il soit possible de renouveler l'Union européenne et de revenir aux valeurs spirituelles qui l'ont fondée?
Dans les années 80 l’Union soviétique semblait indestructible, elle était présente sur tous les continents, le communisme était l’idéologie dominant tous les débats intellectuels, et elle a disparu tout de même. A vouloir être omnipotente et omniprésente elle s’est effondrée sur elle-même. C’est ce qui arrivera au progressisme peut-être dans 10, 20 ou 50 ans mais pas plus. Déjà partout où le progressisme règne, les sociétés et les États se délitent lentement mais sûrement. Les effets du progressisme sont partout les mêmes : division de la nation, déconstruction de la société et des solidarités. La vraie question est : par quoi sera-t-il remplacé ? Au temps de la chute de l’URSS il y avait l’Occident qui était extrêment fort économiquement et intellectuellement, sûr de sa puissance. Aujourd’hui nous avons 3 acteurs essentiels sur la scène mondiale : l’Islam qui a remplacé le communisme dans son rôle d’opposant idéologique au capitalisme. Il séduit une partie des habitants européens originaires des pays islamiques. Cela devrait créer des troubles religieux récurrents et violents, mais a priori pas plus. Vous avez ensuite la Chine qui a encore plus augmenté son envergure d’usine du monde avec le Covid et qui va devenir de plus en plus hégémonique. Mais dans les cent prochaines années nous ne devrions pas être son terrain de jeu prioritaire. Enfin et surtout il y a les grands mécènes et soutiens du progressisme les GAFAM (Google, Apple, Facebook Amazon et Microsoft). Leur taille est désormais tellement phénoménale qu’ils sont les égaux des États. Pire, ils ont à présent une avance quasi irrattrapable sur les états : le pouvoir de prévoir et d’influer sur les avenirs possibles. Leur accès quasi illimité au Big data, leur puissance de calcul, leur avance sans comparaison dans le « machine learning » et l’intelligence artificielle leur permettent de prévoir l’avenir ou plutôt les avenirs et même de les influencer. Vous imaginez les informations qu’ont sur vous Google ou Microsoft ? Google, Facebook en savent bien plus sur vous que votre meilleur ami ! Ils sont capables de prioriser votre accès à certaines informations et donc de conditionner vos opinions, jugements, indignations et intérêts. Via le machine learning ils peuvent prévoir les possibles avenirs mais aussi tester plusieurs scénarios pour ensuite influer sur notre avenir à tous. Le jour où nos États seront devenus faibles de par les impérities des progressistes et les troubles sociaux, religieux, et économiques récurrents, vous serez contents de trouver ces grandes firmes. Elles vous proposeront à la manière de Netflix un abonnement pour assurer votre sécurité, votre santé, l’éducation de vos enfants, la gestion de votre maison et affaires personnelles. Via ces abonnements, l’on vous prédira les maladies que vous pourrez avoir et on vous préconisera un mode de vie que vous serez prié de respecter. Moins vous le suivrez et plus votre abonnement vous coûtera cher, car plus vous serez susceptible d’avoir besoin de soins médicaux. Il sera quasiment impossible de vous cacher pour manger du chocolat ou fumer une cigarette car vous serez tracés tout le temps. Ces entreprises détiennent déjà aujourd’hui les technologies pour un contrôle total des populations. Alors imaginez dans 20 ans. Ces firmes, tout comme le progressisme, ont intérêt à nous individualiser et à détruire toutes les solidarités qui pourraient s’opposer à eux. Remarquez bien que le but ultime des progressistes peut paraitre alléchant : faire de chacun d’entre nous un être sans limite dans nos droits. Mais pour ce faire, cela oblige à détruire les solidarités familiales, religieuses, nationales, ce qui ne pourra que créer un être humain sans obligation, sans foi, sans identité. Dans les faits et au final dans ce genre de monde nous serons seuls, isolés, privés de toute solidarité et donc à la merci du plus fort.
Tout laisse à penser que nous allons vivre des temps sombres. Mais, comme toute action provoque toujours une réaction égale, je pense que nous pouvons avoir un espoir plus que raisonnable pour nos héritiers.