Réformer l’Union européenne de l’intérieur : une alternative prioritaire

Avant d’être une union politico-économique, l’Europe est un continent sur lequel s’est forgée une civilisation composée de patries souveraines. Celles-ci ont le droit et le devoir de protéger leurs diversités constitutionnelles et juridiques, de transmettre leur héritage et de protéger leurs héritiers comme elles l’entendent.
 Réformer l’Union européenne de l’intérieur : une alternative prioritaire

Pourtant, nous sommes précisément en train de vivre ce qu’avaient prédit les opposants au Traité de Maastricht en 1992 : une dilution insupportable des pouvoirs des nations devant entrer en résistance pour reprendre en main leur destin. Cela étant posé, la sortie pure et simple de l’Union européenne ne peut s’envisager sans crises profondes et durables liées aux risques financiers (dévaluation, défauts de paiement, inflations…). Tant que nous n’avons pas épuisé les autres possibilités, le « Frexit » doit être évité.

Mais il existe une autre alternative. Elle consiste à nous opposer à la politique intrusive de Bruxelles de l’intérieur, stratégie impossible à mettre en œuvre selon de nombreux souverainistes, mais que la France devrait prendre la peine d’essayer, pour peu qu’elle porte à sa tête des chefs d’Etats prêts à ouvrir la voie. Il s’agit en effet moins d’un problème institutionnel que d’un problème de volonté politique.  Récemment, la France a par exemple montré qu’elle était capable de s’opposer à la Commission en encourageant le Conseil d’Etat à utiliser un bouclier juridique sur deux sujets importants : l’application des 35 heures dans l’armée et le temps de conservation des données numériques pour lutter contre le terrorisme[1]. La fureur de Bruxelles ne lui est pas tombée sur la tête. À l’opposé, la Grande-Bretagne dont le Brexit était en partie motivé par le refus de l’immigration massive, doit faire face depuis le 13 juillet 2019, à la décision de Boris Johnson de régulariser tous les sans-papiers présents sur le territoire, soit 500.000 individus pour la seule ville de Londres[2]. Le Brexit n’a pas permis aux Britanniques de récupérer le contrôle de leur politique migratoire. La Hongrie l’a fait. Le problème est donc bien de l’ordre de la détermination politique plus que dans le statut et l’organisation.

Dans le reste de l’Union européenne, il existe d’autres exemples qui montrent qu’il est possible de préserver sa souveraineté face à l’ingérence de Bruxelles. En 2014, la Cour suprême fédérale de Karlsruhe en Allemagne s’est opposée à la Banque centrale européenne avec succès[3]. Plus récemment, c’est la Pologne, membre éminent du groupe de Visegrád, qui a provoqué l’ire de l’Union européenne en s’opposant à la propagande LGBT, le Premier ministre, Mateusz Morawiecki, dénonçant une « tentative d’ingérence de la Cour de justice de l’Union européenne[4] ». Pour ce pays, il est risqué et courageux de s’opposer à l’Union, car il dépend de ses subsides. La Commission menace d’ailleurs de bloquer les 23 milliards d’euros de subvention et les 34 milliards d’euros de prêts à taux préférentiels qui étaient destinés à Varsovie. Sans compter la Cour de Luxembourg qui place la Pologne sous une astreinte d’un million d’euros par jour tant qu’elle n’aura pas suspendu la chambre disciplinaire de la Cour Suprême qui remet en cause la primauté du droit européen sur le droit national polonais. La France n’est pas dans la même prise de risques. Versant 26,4 milliards d’euros par an au pot commun européen, soit 20% des contributions des Etats membres, elle est le deuxième contributeur net de l’Union Européenne après l’Allemagne. Elle n'a donc aucun prétexte pour ne pas faire front contre les ingérences de Bruxelles ; d’autant plus qu’elle prendra la présidence de l’Union européenne en 2022.

Il s’agit seulement de rassembler notre courage pour peser dans les rapports de force et mettre en place les mesures institutionnelles indispensables à la récupération de notre souveraineté.  La France doit d’abord dénoncer les accords de Schengen et organiser le contrôle de ses frontières terrestres et maritimes. Elle doit également modifier sa Constitution afin de rendre les tribunaux français indépendants de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH). L’Union européenne sera ce que nous en ferons : si elle est dirigée par des idéologues du progrès, nous aurons des politiques orientées vers le fédéralisme européen ; si elle est dirigée par des conservateurs déterminés à la réformer, nous pourrons mettre en place les mesures susceptibles de protéger l’Europe des nations souveraines et remettre la France sur les rails de l’Histoire. Si cette dernière alternative échoue, il sera toujours temps, ensuite, de demander leur avis aux Français par voie référendaire à propos du « Frexit ».

Jean-Frédéric Poisson

Président de VIA | la voie du peuple

 

[1] Antoine Colonna, « Bruxelles veut écraser l’insurrection polonaise », Valeurs Actuelles, le 21/10/2021.


 

POLECANE
Tadeusz Płużański: Pilecki kontra Bartoszewski tylko u nas
Tadeusz Płużański: Pilecki kontra Bartoszewski

24 kwietnia 2015 r. w Warszawie zmarł Władysław Bartoszewski. Człowiek, który próbował przywłaszczyć sobie zasługi rtm. Witolda Pileckiego. Pilecki - dobrowolny więzień niemieckiego KL Auschwitz - został zamordowany strzałem w tył głowy 25 maja 1948 ….

RKW: Uchwała PKW otwiera szeroko drzwi fałszerstwom wyborczym gorące
RKW: Uchwała PKW otwiera szeroko drzwi fałszerstwom wyborczym

W dniu 23 kwietnia br. została opublikowana przez Państwową Komisję Wyborczą Uchwała Nr 165/2025 w sprawie wytycznych dla Obwodowych Komisji Wyborczych (OKW) w wyborach Prezydenta Rzeczypospolitej Polskiej 2025.

Tȟašúŋke Witkó: Szyderczy śmiech rosyjskiej duszy tylko u nas
Tȟašúŋke Witkó: Szyderczy śmiech rosyjskiej duszy

Marco Antonio Rubio, 72. sekretarz stanu USA, jest obecnie jednym z moich większych rozczarowań, jeśli chodzi o ocenę kadr tworzących administrację Donalda Trumpa. Gorzej od niego wypada jedynie Steven Charles Witkoff, Specjalny Wysłannik Stanów Zjednoczonych na Bliski Wschód, ale żadne to pocieszenie dla Rubio – człowieka odpowiedzialnego za całokształt polityki zagranicznej atomowego mocarstwa i wciąż światowego hegemona, które ponownie aspiruje do bezdyskusyjnego przewodzenia wolnym narodom.

Grecja nie chce imigrantów z Niemiec. Twarde stanowisko po wyroku sądu z ostatniej chwili
Grecja nie chce imigrantów z Niemiec. Twarde stanowisko po wyroku sądu

Niemiecki sąd zezwala na deportacje migrantów do Grecji, ale Ateny odmawiają ich przyjęcia, żądając najpierw sprawiedliwego podziału odpowiedzialności w UE – informuje Die Welt.

Prognoza pogody na weekend. Oto, co nas czeka z ostatniej chwili
Prognoza pogody na weekend. Oto, co nas czeka

IMGW wydało komunikat dotyczący pogody na najbliższy weekend - 26 i 27 kwietnia 2025 r.

Wówczas nikt nie wierzył. Zestawiono kadry z wieców Dudy i Nawrockiego z ostatniej chwili
"Wówczas nikt nie wierzył". Zestawiono kadry z wieców Dudy i Nawrockiego

Kandydat na prezydenta Karol Nawrocki spotkał się w piątek z mieszkańcami Koszalina, gdzie witały go tłumy. Publicysta Wojciech Mucha przypomniał wiec wyborczy z lutego 2015 roku przyszłego prezydenta Andrzeja Dudy.

Senator Piotr Woźniak usunięty z klubu Lewicy z ostatniej chwili
Senator Piotr Woźniak usunięty z klubu Lewicy

Klub Lewicy podczas posiedzenia zdecydował o usunięciu ze swoich szeregów senatora Piotra Woźniaka.

Powinniśmy wtedy przesłuchać Ziobrę. Sroka przyznaje się do błędu z ostatniej chwili
"Powinniśmy wtedy przesłuchać Ziobrę". Sroka przyznaje się do błędu

– Dzisiaj analizując wstecz to, co się wydarzyło i w którym miejscu bylibyśmy dzisiaj — tak, uważam, że powinniśmy wtedy przesłuchać Zbigniewa Ziobrę – stwierdziła w piątek szefowa komisji ds. Pegasusa Magdalena Sroka.

Marcin Romanowski objął ważne stanowisko na Węgrzech z ostatniej chwili
Marcin Romanowski objął ważne stanowisko na Węgrzech

Były wiceminister sprawiedliwości Marcin Romanowski, który uzyskał azyl polityczny na Węgrzech, stanął na czele Polsko-Węgierskiego Instytutu Wolności w Budapeszcie.

Niespokojnie na granicy. Nowy komunikat Straży Granicznej Wiadomości
Niespokojnie na granicy. Nowy komunikat Straży Granicznej

Straż Graniczna regularnie publikuje raporty dotyczące wydarzeń na granicy polsko-białoruskiej. Jak donosi, nie ustają ataki agresywnych migrantów.

REKLAMA

Réformer l’Union européenne de l’intérieur : une alternative prioritaire

Avant d’être une union politico-économique, l’Europe est un continent sur lequel s’est forgée une civilisation composée de patries souveraines. Celles-ci ont le droit et le devoir de protéger leurs diversités constitutionnelles et juridiques, de transmettre leur héritage et de protéger leurs héritiers comme elles l’entendent.
 Réformer l’Union européenne de l’intérieur : une alternative prioritaire

Pourtant, nous sommes précisément en train de vivre ce qu’avaient prédit les opposants au Traité de Maastricht en 1992 : une dilution insupportable des pouvoirs des nations devant entrer en résistance pour reprendre en main leur destin. Cela étant posé, la sortie pure et simple de l’Union européenne ne peut s’envisager sans crises profondes et durables liées aux risques financiers (dévaluation, défauts de paiement, inflations…). Tant que nous n’avons pas épuisé les autres possibilités, le « Frexit » doit être évité.

Mais il existe une autre alternative. Elle consiste à nous opposer à la politique intrusive de Bruxelles de l’intérieur, stratégie impossible à mettre en œuvre selon de nombreux souverainistes, mais que la France devrait prendre la peine d’essayer, pour peu qu’elle porte à sa tête des chefs d’Etats prêts à ouvrir la voie. Il s’agit en effet moins d’un problème institutionnel que d’un problème de volonté politique.  Récemment, la France a par exemple montré qu’elle était capable de s’opposer à la Commission en encourageant le Conseil d’Etat à utiliser un bouclier juridique sur deux sujets importants : l’application des 35 heures dans l’armée et le temps de conservation des données numériques pour lutter contre le terrorisme[1]. La fureur de Bruxelles ne lui est pas tombée sur la tête. À l’opposé, la Grande-Bretagne dont le Brexit était en partie motivé par le refus de l’immigration massive, doit faire face depuis le 13 juillet 2019, à la décision de Boris Johnson de régulariser tous les sans-papiers présents sur le territoire, soit 500.000 individus pour la seule ville de Londres[2]. Le Brexit n’a pas permis aux Britanniques de récupérer le contrôle de leur politique migratoire. La Hongrie l’a fait. Le problème est donc bien de l’ordre de la détermination politique plus que dans le statut et l’organisation.

Dans le reste de l’Union européenne, il existe d’autres exemples qui montrent qu’il est possible de préserver sa souveraineté face à l’ingérence de Bruxelles. En 2014, la Cour suprême fédérale de Karlsruhe en Allemagne s’est opposée à la Banque centrale européenne avec succès[3]. Plus récemment, c’est la Pologne, membre éminent du groupe de Visegrád, qui a provoqué l’ire de l’Union européenne en s’opposant à la propagande LGBT, le Premier ministre, Mateusz Morawiecki, dénonçant une « tentative d’ingérence de la Cour de justice de l’Union européenne[4] ». Pour ce pays, il est risqué et courageux de s’opposer à l’Union, car il dépend de ses subsides. La Commission menace d’ailleurs de bloquer les 23 milliards d’euros de subvention et les 34 milliards d’euros de prêts à taux préférentiels qui étaient destinés à Varsovie. Sans compter la Cour de Luxembourg qui place la Pologne sous une astreinte d’un million d’euros par jour tant qu’elle n’aura pas suspendu la chambre disciplinaire de la Cour Suprême qui remet en cause la primauté du droit européen sur le droit national polonais. La France n’est pas dans la même prise de risques. Versant 26,4 milliards d’euros par an au pot commun européen, soit 20% des contributions des Etats membres, elle est le deuxième contributeur net de l’Union Européenne après l’Allemagne. Elle n'a donc aucun prétexte pour ne pas faire front contre les ingérences de Bruxelles ; d’autant plus qu’elle prendra la présidence de l’Union européenne en 2022.

Il s’agit seulement de rassembler notre courage pour peser dans les rapports de force et mettre en place les mesures institutionnelles indispensables à la récupération de notre souveraineté.  La France doit d’abord dénoncer les accords de Schengen et organiser le contrôle de ses frontières terrestres et maritimes. Elle doit également modifier sa Constitution afin de rendre les tribunaux français indépendants de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH). L’Union européenne sera ce que nous en ferons : si elle est dirigée par des idéologues du progrès, nous aurons des politiques orientées vers le fédéralisme européen ; si elle est dirigée par des conservateurs déterminés à la réformer, nous pourrons mettre en place les mesures susceptibles de protéger l’Europe des nations souveraines et remettre la France sur les rails de l’Histoire. Si cette dernière alternative échoue, il sera toujours temps, ensuite, de demander leur avis aux Français par voie référendaire à propos du « Frexit ».

Jean-Frédéric Poisson

Président de VIA | la voie du peuple

 

[1] Antoine Colonna, « Bruxelles veut écraser l’insurrection polonaise », Valeurs Actuelles, le 21/10/2021.



 

Polecane
Emerytury
Stażowe